Un Vignoble à la Typologie Exceptionnelle

Le Jurançon

Le Jurançon

Le climat doux et humide lié à de hauts niveaux de précipitations annuelles (aux alentours de 1200 mm/an) inviterait d’aucun à envisager toute autre culture que celle de la vigne. Cependant grâce à des sols silico-argileux drainants et à des expositions en coteaux idéales, la vigne s’épanouit et prodigue des raisins mûrs, sains, au profil singulier.

La proximité des Pyrénées elle aussi se fait ressentir, protectrice, indomptable, peut-être même un peu magique.

Si sa vue intime à chaque enfant du pays qu’il est bien de retour chez lui, sa présence, elle, dicte aussi sa conduite au vigneron. Le microclimat généré par les diverses influences des éléments présente son lot de contraintes. Si sa vue intime à chaque enfant du pays qu’il est bien de retour chez lui, sa présence, elle, dicte aussi sa conduite au vigneron.
Le microclimat généré par les diverses influences des éléments présente son lot de contraintes.

Les risques de gelées printanières constituent aujourd’hui une problématique récurrente. Afin de prévenir des dommages irréversibles, les vignes sont arrangées en hauteur, parfois avec un palissage excédant 2,50m, nécessitant d’être soigneusement entretenues.

Néanmoins cette localisation au pied des Pyrénées offre également des conditions uniques.

Chaque automne est annoncé par un été indien, offrant des chaleurs douces portées par le Foehn, un vent chaud et sec. Ce dernier constitue un élément vital offrant la possibilité de passeriller les raisins sur les vignes. Dans ce procédé les grappes sont laissées sur le pied de vigne sur une plus longue durée dans le but de concentrer sucres, acides et composés aromatiques. En résultent des vins complexes, intenses, finement texturés. Parfaitement équilibrés permettant de développer une longueur en bouche qui ne cesse d’impressionner.

Les Mansengs : frères de renom

Grâce à leurs peaux épaisses, les baies de raisin du Gros et du Petit Manseng résistent très bien à la pourriture grise et nous permettent de pratiquer la technique du passerillage pour l’élaboration de nos vins doux. Bien que proches, ces deux cépages sont néanmoins bien distincts et offrent chacun des qualités différentes.

LE PETIT : FOUGUEUX

Il dispose d’une capacité singulière à concentrer les sucres tout en préservant une acidité nécessaire à l’équilibre et au potentiel de vieillissement du vin. Une aromatique comparable à nulle autre. Mangue, fruit de la passion ou encore ananas mais également des fruits à noyau tels que la pêche ou la nèfle avec une pointe de cannelle.

En résumé, fraîcheur, équilibre, aromatique, aptitude de vieillissement.

A savoir : Au Château Jolys, loin des codes traditionnels de l’appellation, nous utilisons la richesse aromatique du Petit Manseng dans l’élaboration de nos Jurançons Secs.

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LE GROS : GRAND COEUR

Allure élégante, il est particulièrement adapté à sa terre natale.

Cépage vigoureux, dès lors que l’attention qu’il mérite lui est accordée, il dévoile sa vraie personnalité. Coing, abricot, notes florales délicates, tout autant de descripteurs mis en avant par une structure fine, élégante et vive.

Une Appellation à l'histoire Royale

Vignoble fruit d’une histoire millénaire, le Jurançon s’est construit au fil des siècles en puisant sa noblesse dans son histoire royale.

Naissance du vignoble

Sans pouvoir certifier de sa présence à l’ère Romaine, nous trouvons les premières traces du vignoble de Jurançon à la fin du X ème siècle, avec une transaction viticole dans la commune de Lucq-de-Béarn, à l’abbaye de Saint-Vincent. L’utilisation du cépage des Manseng est répertoriée dès le XIII ème siècle.

Une histoire royale

En 1538, le Jurançon entre dans l’histoire royale alors qu’Henri d’Albert – Henri II de Navarre – achète une parcelle de vigne à Jurançon. Cette histoire royale se poursuivra avec une anecdote connue de tous : le baptême du futur roi Henri IV à l’ail et au Jurançon. Cette notoriété participe au développement du vignoble.

Une période noire

Crises économiques et sociales, ravage du vignoble par le phylloxéra, l’oïdium et le mildiou, la fin du XIX ème siècle est une période noire pour l’appellation Jurançon, qui faillit précipiter son extinction.

Renaissance du vignoble

Le XX ème siècle sera pour le Jurançon une réelle période de renaissance et de retour à la tradition. Jurançon devient en 1936 l’une des premières Appellation d’Origine Contrôlée pour le vin blanc moelleux, et la définition des conditions de production assure ainsi un haut niveau qualitatif des vins. L’appellation Jurançon sera étendue au vin blanc sec en 1975.

Expansion et pérennisation

Depuis les années 1980, les vignerons indépendants se structurent, créent une « route des Vins » et pérennisent l’image du Jurançon. Avec des grands noms comme Charles Hours, Henri Ramonteu ou Yvonne Hegoburu, Pierre-Yves Latrille a participé à l’expansion et à la renommée du vignoble.

L’appellation Jurançon aujourd’hui

A ce jour, le Jurançon représente 1100 ha situés dans les Pyrénées-Atlantiques, réparties sur 25 communes autour de Jurançon et Monein… En 2005, l’INAO a recensé une production de 27 000 hectolitres de vin doux (3.5 millions de bouteilles) et 15 000 hectolitres de jurançon sec (1.2 millions de bouteilles).